Shinken & katana : guide d’achat, législation française et importation (2025)
Passer d’un katana décoratif ou d’un iaïto d’entraînement à une vraie lame tranchante, ça fait envie. C’est souvent une étape marquante dans la vie d’un pratiquant. Mais on ne va pas se mentir : commander ce genre d’objet sur internet génère toujours un peu de stress. Est-ce que c’est bien légal chez moi ? Est-ce que le colis va arriver entier ?
On reçoit ces questions tous les jours à la boutique. Alors plutôt que de vous laisser chercher des réponses approximatives sur des forums, on a décidé de tout remettre à plat. Voici ce qu’il faut vraiment savoir pour acheter votre shinken authentique en toute tranquillité.
Ce que dit la loi sur l’importation et la détention d’un vrai katana
Acquisition et détention : vous avez le feu vert
Pour faire court : oui, vous avez le droit d’acheter un vrai shinken japonais.
Les katanas, épées et poignards sont des armes blanches classées en catégorie D-a. La seule condition pour en acheter un, c’est d’être majeur. Si vous avez plus de 18 ans, l’acquisition et la détention chez vous sont libres. Pas besoin de licence de tir, de permis de chasse ou de déclaration en préfecture.
- Pour vérifier par vous-même : Service-Public.fr — Armes de catégorie D
La nuance importante : port vs transport de katana
C’est là qu’il ne faut pas se tromper. La loi fait la différence entre importer, porter l’arme et la transporter.
- L’import et la détention, bien que réglementées, sont légales.
- Le port est interdit : avoir le sabre à la ceinture ou à la main dans la rue, c’est non, y compris en convention.
- Le transport est réglementé : vous pouvez transporter votre sabre, mais il faut un motif légitime (comme une licence d’arts martiaux). Surtout, le sabre ne doit pas être « immédiatement utilisable ». En clair, pour le transporter, il faut le ranger dans un élément fermé (sac, mallette...).
En pratique : On le met dans sa housse, idéalement dans un étui fermé et au fond du coffre de la voiture. On évitera de se balader avec la poignée qui dépasse du sac à dos dans le métro, au même titre qu’un arc quand on pratique le tir à l’arc.
Reconnaître un authentique shinken : torokusho et certificats
Le certificat d’authenticité est votre seule véritable garantie contre les copies chinoises de plus en plus sophistiquées. Mais encore faut-il savoir déchiffrer ces documents.
La « carte grise » japonaise : le Torokusho
Vous verrez souvent une petite carte plastifiée avec des caractères japonais (comme sur la photo ci-contre). C’est le Torokusho : le permis de détention légal délivré par la préfecture japonaise (plus exactement l’Agence des Affaires Culturelles du Japon — Bunka-cho). Il prouve que le sabre est une arme forgée traditionnellement et non une arme illégale.
- À savoir : ce document mentionne la longueur (nagasa), la courbure (sori) et la signature.
Lors de l’importation, ce document doit généralement être restitué aux autorités japonaises pour obtenir le permis d’exportation. Ne soyez donc pas surpris si vous ne l’avez pas en original à la livraison. Il se peut que vus n'en obteniez qu'une photo ou une photocopie.
Le Saint Graal : le certificat d’authenticité
C’est lui qui donne sa valeur au sabre. Délivré par des organismes indépendants comme la NBTHK (Musée du Sabre Japonais à Tokyo) ou la NKBKHK (Nihon Katchu Bugu Kenkyu Hozon Kai - l’association pour la préservation des armures et armes), ce papier (souvent jaune ou blanc) est le résultat d’un examen par un jury d’experts.
En 2025, ces documents évoluent pour devenir infalsifiables. Voici ce qu’il faut repérer pour être sûr de votre coup :
- Le « frottis » de la soie (Nakago) : Sur les certificats NBTHK (comme le papier jaune Hozon Token), vous verrez en surbrillance une reproduction à l’encre de la partie cachée du manche. C’est l’empreinte digitale du sabre.
- Les nouveaux formats 2025 : La NKBKHK a mis en place depuis avril 2025 de nouveaux certificats sécurisés (voir schéma). Ils intègrent désormais une photo de la lame, un marquage à chaud et un numéro de série unique pour éviter toute falsification.
Comment décrypter le certificat d'authenticité d'un vrai katana japonais
Obtenir un certificat pour votre shinken, c'est bien, mais le comprendre, c'est mieux. Il nous a semblé donc adapté de vous partager cette image représentant un de ces fameux certificats produits par la NKBKHK, complétée avec quelques explications sur les différents textes qui y sont mentionnés.
Sur ce certificat, on y trouve en particulier les informations suivantes :
- le numéro de série du shinken, défini par la NKBKHK,
- la date de délivrance du certificat,
- la classe du sabre, autrement dit le niveau de catégorie que la NKBKHK a attribué à ce katana après analyse ;
- le nom du katana ainsi que sa date de réalisation, à défaut la période si la date est inconnue.
Chez Konjaku, on vérifie systématiquement la concordance entre la lame et ses papiers pour vous garantir l’authenticité de toutes les pièces importées.
Bien choisir son shinken japonais
Quand on débute, on a tendance à ne regarder que l’acier ou la ligne de trempe (le hamon). C’est normal, c’est ce qui attire l’œil. Mais un sabre, c’est un tout et l’artisan prend soin de chaque détail. Une lame joliment façonnée montée sur une poignée fragile, ça devient vite dangereux à l’usage.
La monture (koshirae) de la lame sur le manche : un gage de sécurité
Il y a plusieurs critères qui vous permettent de vous assurer de la qualité du manche de votre shinken :
- Le mekugi (la cheville) : c’est la pièce qui tient la lame dans le manche. S’il est mal fait, la lame peut partir. On vérifie toujours qu’il est solide et bien ajusté.
- Le tressage (tsuka-ito) : c’est votre grip. Il doit être très serré. Si le tressage bouge sous vos doigts, votre prise en main change et la coupe sera ratée.
- Le fourreau (saya) : le sabre ne doit pas tomber tout seul si on le retourne, mais il ne doit pas forcer non plus quand vous rangez la lame. C’est un ajustement fin qui travaille avec le temps et l’humidité.
Ces vérifications sont nécessaires pour vous assurer que votre shinken tiendra dans le temps, que vous décidiez de l’utiliser ou simplement de l’exposer.
Une lame en acier traditionnel ou moderne ?
C’est une question de goût et d’usage. Le Tamahagane est le choix traditionnel pour la fabrication d’un katana japonais. C’est un acier magnifique, presque vivant, qui évolue avec les années et demande un certain entretien.
Mais si vous comptez faire beaucoup de coupes (tameshigiri), ne négligez pas les aciers modernes ou feuilletés. Ils sont souvent plus homogènes et pardonnent mieux les petites erreurs techniques qu’une lame traditionnelle, qui sera plus rigide.
L’importation d’un shinken : pourquoi c’est plus simple de passer par Konjaku
Parfois, vous êtes tenté d’acheter en direct du Japon. Vous pensez faire une affaire, mais c’est fréquemment là que les ennuis commencent.
Le Japon ne laisse pas sortir ses sabres n’importe comment (loi Jutoho). Il faut radier le sabre des registres de la police et obtenir un permis d’exportation au ministère. Ça prend des semaines (le délai officiel annoncé est de vingt jours).
Ensuite, il y a la douane française. Si les papiers ne sont pas carrés ou le code douanier mal renseigné, le colis peut être bloqué, surtaxé (TVA + frais de dossier + douane), voire saisi.
C’est là que Konjaku vous simplifie la vie. On gère toute cette partie administrative un peu lourde. On s’occupe des papiers au Japon, du transport et du dédouanement en France. Quand vous commandez chez nous, le prix est clair, et le sabre arrive chez vous sans mauvaise surprise.
On vérifie même l’état de la lame avant de vous l’envoyer, afin d'être sûr qu’elle n’a pas souffert pendant le voyage.
L’importation d’un shinken en bref
Voilà, vous savez l’essentiel :
- L’importation d’un shinken est-elle légale en France ? Oui, classé en Catégorie D, il est en vente libre à toute personne majeure (+18 ans).
- Puis-je transporter mon katana ? Uniquement avec un motif légitime et avec une lame sécurisée (jamais à la ceinture dans la rue).
- Quels sont les papiers obligatoires à l’importation d’un sabre japonais ? Le Torokusho reste généralement aux autorités japonaises, vous recevez seulement sa copie. Vous recevez aussi le certificat d’authenticité (NBTHK/NKBKHK).
- Quel est l’avantage d’acheter un katana japonais chez Konjaku ? Zéro paperasse pour vous. Nous gérons la douane, la TVA et le transport. Le prix affiché est le prix final livré chez vous.
L’achat d’un shinken est avant tout un achat plaisir, et ça doit le rester. Si vous avez encore un doute sur un modèle ou une question technique, n’hésitez pas à nous passer un coup de fil ou à passer nous voir à la boutique.
Fabien OsmontFabien est le fondateur de Konjaku. Passionné du Japon depuis l'enfance, il a pratiqué de nombreux arts martiaux. Il est également président de la Fédération Française de Shogi et titulaire de deux diplômes de sommelier saké.
Il profite de ses nombreux voyages au Japon pour en apprendre plus sur la culture de ce pays, pour ensuite la partager sur le blog de Konjaku, et sur la chaîne YouTube Konjaku_TV.
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