• Bien choisir son iaïto

    Bien choisir son iaïto


    Comment ne pas se tromper à l'achat de son sabre d'entrainement


Un iaïto, c'est quoi exactement?

Un iaïto, c'est quoi exactement?

Un iaito est un sabre d'entraînement utilisé en iaïdo et iaïjutsu. Par extension, on l'utilise parfois dans d'autres arts martiaux requérant l'usage d'un sabre japonais.


Pour pratiquer sans risque, il est parfois fabriqué en acier inox, mais le plus souvent, on lui préfère un alliage tel que le duraluminium (ou duralium).
L'intérêt du iaïto est en effet de proposer un sabre équilibré au poids proche d'un véritable shinken (katana) sans prendre le risque d'avoir une lame coupante et donc dangereuse.
Pour les pratiquants amenés à emmener leur sabre au Japon pour pratiquer, le choix d'un sabre fait en acier est à déconseiller : les modèles fabriqués au Japon pour le marché intérieur sont systématiquement en alliage pour des raisons de régulation.


Selon les écoles, il arrive que l'usage d'un shinken soit exigé quand on progresse dans la pratique.
Mais si vous êtes débutant, nous vous recommandons de leur préférer un iaïto: vous prendrez moins de risque à l'usage et ferez moins de mal à votre porte-monnaie.

Autant d'ailleurs parler budget tout de suite: quand un véritable shinken fabriqué au Japon vous coutera au bas mot 8 à 10'000 Euros, un bon iaïto japonais vous reviendra entre 500 et 1500 Euros selon les options que vous sélectionnerez.
On peut trouver des produits moins chers tant pour les shinken que pour les iaïto, en visant des fabrications non japonaises. Néanmoins, choisir un produit d'une autre provenance vous expose à quelques surprises tant pour les shinken que pour les iaïto: lame enfoncée à force dans la tsuka (poignée) ne permettant donc pas son démontage pour un entretien optimal, équilibrage faussé, lame piquée... Conservez donc l'oeil critique face à un tarif trop attractif. C'est souvent la marque d'une fabrication un peu "légère".

Dans tous les cas, nous ne saurions que vous recommander de vous adresser avant tout à votre enseignant. Avec son expérience et sa connaissance des produits qui circulent dans les stages, il saura certainement vous orienter vers les bonnes sources, et vous indiquer également les mensurations adaptées à votre propre gabarit.


un peu de vocabulaire

Pour sélectionner son iaïto, il est nécéssaire de se familiariser avec quelques termes japonais. Ils sont en effet souvent utilisés dans les descriptifs des produits et par les pratiquants à la place de leur traduction française.

Ces termes sont communs aux shinken, et aux iaïto. On ne se surprendra donc pas qu'on utilise pour les iaïto le terme de "hamon" pour définir la partie tranchante de l'arme, même si ce terme désigne au départ la ligne de trempe des katanas. Vous savez, cette forme de vague caractéristique des sabres japonais.

Pour simplifier l'apprentissage de ces termes, nous vous proposons ci-dessous une photo reprenant les principaux termes utilisés pour définir un iaïto.


Lorsque vous choisirez votre iaïto, vous vous concentrez principalement sur quelques termes pour des raisons esthétiques:
  • la couleur de la saya et son aspect (brillant / mat)
  • éventuellement le motif du sageo
  • la découpe de la tsuba et des menuki
  • la couleur du habaki et des seppa (petites "cales" placées de part et d'autre de la tsuba)
D'un point de vue technique, on vous parlera parfois de la longueur du nagasa mais en général, on traduit ce terme pour éviter toute confusion, comme vous le verrez plus bas. On parle par contre le plus souvent de tsuka plutôt que de poignée et, selon votre morphologie, vous serez peut-être amené à en définir la longueur.

Ne confondez pas le mekugi qui désigne la ou les petite(s) cheville(s) de bois qui joignent la lame à la tsuka et le menuki  qui qualifie les garnitures qui génèrent du volume sur la tsuka pour en faciliter la prise.

la bonne longueur

la bonne longueur

Comme dans d'autres domaines, la taille a son importance quand on choisit son iaïto.

Au Japon, certaines écoles ont des recommandations assez figées quant à la bonne longueur de la lame, selon les techniques et les tactiques de combat qui leur sont propres. Si votre dojo dépend d'une de ces écoles, peut-être qu'on vous orientera en fonction de ces prérequis.

Mais pour la plupart des écoles de Iaïdo européennes, c'est la lignée "Setei Iai" qui prévaut.
Au sein de celle-ci, on tend à recommender une longueur de lame adaptée à la taille du pratiquant.
Si c'est le cas de votre dojo et que vous êtes débutant, le tableau ci-dessous pourra vous être utile.

Longueur de lame du iaïto en fonction de votre taille
Votre taille Longueur de lame recommandée
1,50 m 2,20 shaku 66,7 cm
1,55 m 2,25 shaku 68,2 cm
1,60 m 2,30 shaku 69,7 cm
1,65 m 2,35 shaku 71,2 cm
1,70 m 2,40 shaku 72,7 cm
1,75 m 2,45 shaku 74,2 cm
1,80 m 2,50 shaku 75,8 cm
1,85 m 2,55 shaku 77,3 cm
1,90 m 2,60 shaku 78,8 cm
2 m 2,70 shaku 81,8 cm


Si vous vous situez entre deux tailles, orientez-vous de préférence vers la taille inférieure plutôt que supérieure.
Par la suite, selon votre propre pratique, vous choisirez une longueur de sabre qui vous semblera adaptée à votre pratique. Par exemple, bien que mesurant un peu plus d'1m80, mon iaïto ne fait "que" 2.45 shaku.

La longueur de la lame est le plus souvent prise depuis la pointe du kissaki jusqu'à la base de la lame, c'est à dire à peu près la base du habaki si votre sabre n'est pas démonté.

Concernant la tsuka, les longueurs standards sont en général comme suit: 8 sun (24,2 cm) pour un iaito de 2,20 à 2,30 shaku, 8,5 sun (25,8 cm) entre 2,35 et 2,45 shaku, et 9 sun (27,3 cm) au delà. Néanmoins, selon la taille de vos mains, ou le style que vous pratiquez, une tsuka plus longue que ces standards sera peut-être à recommander: en laissant les exceptions de coté, pensez dans tous les cas que vos deux mains doivent pouvoir saisir la tsuka ensemble sans pour autant se toucher.


quel modèle?

quel modèle?

Les lames de iaïto sont la plupart du temps de deux types: poids standard ou allégé.

Les iaïto de poids standard ont pour but de se rapprocher le plus possible des sensations d'un véritable katana tant au niveau des dimensions que du poids. C'est ce que la plupart des pratiquants utilisent.

Les iaïto "allégés" sont la plupart du temps légèrement plus courts et d'une épaisseur de lame réduite afin de proposer une arme plus facile à manipuler. Ils sont adaptés aux plus jeunes pratiquants (adolescents) et aux personnes à la carure menue. Certaines pratiquantes se sentent plus à l'aise avec un modèle de ce type.

Avant d'aller plus loin, nous précisons que le choix d'un iaïto doit avant tout se faire sur des caractéristiques techniques, l'esthétique venant seulement "améliorer l'ordinaire". Et quand on parle d'esthétique en matière de sabre japonais, on pense rapidement à la forme du hamon.

Sur un vrai shinken, le hamon révèle la zone de rupture entre l'enrobage de fer doux et le coeur de fer dur. Il détermine la partie coupante de la lame. Sur un iaïto, le hamon est réalisé par sablage et n'a qu'une valeur esthétique.
En général, les iaïto sont proposés avec un fil "droit" (suguha) mais il est possible de demander un fil ressemblant à celui d'un shinken. Si vous avez envie de faire ressembler votre Iaïto à un vrai katana, vous pourriez par exemple vous orienter vers le un hamon de type notare ou sanbon sugi, qui rappellent cette forme de vague si typique.

Reste ensuite l'habillage général du iaïto qui comprend le choix de la tsuba, des menuki, etc.
La notion d'"habillage" est exprimée sous le terme koshirae en japonais. Il existe plusieurs styles bien définis sur lesquels on peut ensuite s'essayer à quelques variations. Néanmoins, notez bien qu'il s'agit là avant tout de notions de personnalisations sans grand effet sur la pratique.
Le modèle le plus "classique" est le jidai koshirae. C'est d'ailleurs le modèle qu'on rencontre le plus parmi les pratiquants.
Mais on peut assez facilement trouver également des modèles Higo koshirae, qui reprend le style des sabres du célèbre clan Higo de la période Edo, Kotô koshirae qui se rapproche des styles utilisés avant la période Muromachi (~1300), ou encore Tensho Koshirae correspondant au style utilisé durant la période Tensho (~1580). Il existe même certains artisans proposant de reproduire sous forme de iaïto des sabres célèbres comme par exemple celui du célèbre Miyamoto Musashi.
Mais, au risque de nous répéter, ces aspects esthétiques n'auront que peu d'effet sur la qualité technique du iaïto. Nous vous recommandons donc de préférer un modèle sobre mais bien équilibré, issu d'un atelier reconnu, plutôt qu'un modèle joli à l'oeil mais à la provenance douteuse.

Pour conclure, rappelons-nous que le choix du iaïto se fera d'abord sur la qualité du produit, préférant donc un sabre issu de l'artisanat japonais plutôt qu'une copie souvent baclée, en portant une certaine attention sur la longueur de lame et le type de métal utilisé.


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