Estampes japonaises traditionnelles
Estampe japonaise traditionnelle, l’histoire des “images du monde flottant”
Connues sous le nom “d'images du monde flottant”, les estampes japonaises sont des représentations du quotidien nippon à l'époque Edo. C’est à la fin du XIXe siècle que cet art traditionnel japonais connaît son âge d’or, autant en orient qu’en occident.
Lire la suiteOn y retrouve surtout des illustrations poétiques représentant des moments de vie du célèbre quartier Shin-Yoshiwara, le quartier des plaisirs d'Edo, l’ancien Tokyo.
L’art de l’estampe japonaise, en particulier la Grande Vague d’Hokusai, est à la base du Japonisme. Ce mouvement artistique a énormément inspiré les peintres impressionnistes en Occident au XIXe siècle, comme Van-Gogh ou Debussy. On retrouve aujourd’hui beaucoup de reproductions et d’expositions dans les musées spécialisés comme le Musée Guimet ou le Grand Palais à Paris.
L’Ukiyo-e : un art japonais pluridisciplinaire
Contrairement à ce que beaucoup pensent, l'estampe japonaise n'est pas une peinture. C'est en réalité un mouvement qui regroupe 4 corps de métier.
Le dessinateur réalise les croquis et le dessin de l'estampe à l'encre de Chine, la même que celle utilisée en calligraphie. La peinture peut être envoyée en noir et blanc au graveur. Mais le dessinateur aura plutôt tendance à appliquer les premières couleurs. Le graveur et l’imprimeur auront ainsi une idée de l’ordre de pose des pigments sur les blocs gravés.
Le graveur s'occupe de reproduire l'illustration du dessinateur sur des blocs de bois gravés en relief. Pour vous aider à vous le représenter, ce type de gravure sur bois ressemble beaucoup à celle des tampons. Cet artisanat est aussi appelé xylographie.
L'imprimeur utilise les différents blocs de bois gravés pour appliquer les couleurs. Le rendu polychrome et les dégradés des estampes anciennes sont obtenus par la superposition des couleurs. Il faut en moyenne 20 blocs de bois pour réaliser une estampe.
L'éditeur s'occupe de la publication de l'estampe et la distribue au sein de la population. Initialement, l’estampe était une peinture réalisée à la main. Mais au fil des ans, elle est devenue un support publicitaire. La méthode d’impression à partir de blocs de bois gravés à permis de déployer très largement les estampes au sein du peuple japonais de l’époque et de faire gagner un temps considérable aux peintres qui n’avaient plus besoin de tout faire à la main.
Si les techniques de fabrication des estampes japonaises vous intéressent, vous pouvez retrouver notre article dédié à l'art de l'Ukiyo-e.
Estampes japonaises de femmes : la représentation de la beauté.
La femme japonaise, et en particulier la courtisane, est très représentée dans les estampes de l'époque Edo. D'abord dessiné avec des traits fins et hautains, le visage de la courtisane est devenu beaucoup plus rond et plus androgyne avec l’évolution de la technique Ukiyo-e.
Harunobu Suzuki était un maître dans la représentation de la femme et de la beauté, célèbre pour ses estampes compilées dans l’ouvrage “100 beautés”. Kitagawa Utamaro est un autre grand maître connu pour sa représentation de la femme au XIXe siècle.
Plus que de belles illustrations, les estampes japonaises du XIXe siècle avaient surtout un but marketing. En effet, la geisha ou la courtisane n'étaient pas représentées pour faire jolies. Les estampes servaient à faire de la publicité pour la maison de thé ou la maison close à laquelle elle appartenait.
Les estampes japonaises servaient aussi à mettre en avant les tenues à la mode de l'époque. Kimono, obi et autres accessoires étaient ainsi mis en avant dans les estampes pour donner aux femmes l'envie d'acheter ces tenues et suivre la mode de l’époque.
Estampes japonaises : les paysages au fil des saisons
Dans le mouvement Ukiyo-e, les paysages apparaissent assez tardivement. C'est l'artiste japonais Hokusai et ses "36 Vues du Mont Fuji" qui ont démocratisé ce type d'estampes. On retrouve notamment dans cette collection, la très célèbre “Vague de Kanagawa”, œuvre japonaise qu’on ne présente plus. Vous pouvez d'ailleurs retrouver de très belles reproductions de ces estampes sur papier washi dans la boutique.
Par la suite, d'autres grands maîtres se sont prêtés à cet exercice. On retrouve notamment les 53 étapes du Tokaido de l'artiste Hiroshige. Cette série d'estampes japonaises compte en réalité 55 œuvres. Elles représentent toutes une étape ou une scène qui a marqué l'artiste sur la route qui relie Edo, ville du Shogun à Kyoto, résidence de l’Empereur.
Les couleurs utilisées, parfois pastel, parfois vives comme le bleu de Prusse, font ressortir les paysages japonais. Plus qu'une œuvre picturale, l’estampe japonaise raconte une histoire, presque une poésie. Elle est un instantané des moments de vie et paysages du Pays du Soleil levant.
Autres représentations dans les estampes Ukiyo-e
Symboles japonais dans l’art de l’Ukiyo-e
À travers les siècles, les représentations des symboles nippons dans l'estampe japonaise ont peu à peu évoluées.
En plus des paysages et des courtisanes, on retrouve beaucoup de portraits d'acteurs de théâtre Kabuki, de sumotori, mais aussi de soldats et samouraïs célèbres de l'époque.
Certains artistes ont aussi décidé de représenter les différents mythes et légendes aussi bien japonais que chinois.
Beaucoup d'éléments de la faune et de la flore japonaises de l'époque sont représentés. On retrouve des symboles nippons célèbres avec des animaux et des oiseaux comme la grue, des arbres comme le cerisier et ses fleurs de sakura, ou encore des fleurs comme le chrysanthème. L'artiste Hokusai en a d'ailleurs fait de très belles représentations et les a regroupés dans son manga, un ouvrage compilant des dessins d'estampes regroupés par thème.
Shunga : les gravures érotiques japonaises
Il existe aussi un type vraiment particulier d'estampe appelé Shunga. Les Shunga sont des estampes érotiques représentant les plaisirs charnels et la sexualité.
Cette série d’Ukiyo-e s’intègre très bien dans l’illustration des plaisirs de la vie, représentés dans les estampes de l’époque Edo. Dans cet esprit de libertinage, toutes les sexualités étaient représentées. Certaines estampes Shunga avaient un but éducatif, d’autres étaient des images satiriques. Elles pouvaient aussi être offertes comme porte-bonheur.
Estampes japonaises modernes et Ukiyo-e Heroes
Avec le temps, de nouveaux artistes spécialisés dans les estampes ont vu le jour. Loin des représentations du Japon traditionnel, on retrouve des Ukiyo-e beaucoup plus modernes.
Scène de vie, paysage, mais aussi logo, jeu vidéo, anime ou campagne publicitaire, l'estampe est encore très démocratisée au Japon. Malgré une tradition de la gravure sur bois en voie de disparition, une nouvelle génération d'artistes cherche à faire perdurer l'art de l'estampe à travers leurs œuvres. C'est notamment le cas des œuvres Ukiyo-e Heroes, qui remettent au goût du jour l'art de l'estampe traditionnelle en mettant en scène des personnages célèbres de jeux vidéo, d’animes, de mangas et de la pop culture.
Chez Konjaku, nous avons fait le choix de ne proposer que des reproductions de qualité des plus grands maîtres de l’estampe japonaise afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. Mais d’autres représentations dans l’Ukiyo-e existent, et nous vous en parlons tout de suite. Si vous recherchez des estampes particulières fabriquées selon les méthodes traditionnelles et imprimées sur papier washi, n’hésitez pas à nous contacter.